Comment dire…

Il arrive parfois que face à une personne qui vous présente son projet, vous sentiez que quelque chose cloche. Au premier abord vous ne savez pas vraiment quoi, mais ça cloche… et en creusant un peu plus ça cloche toujours.

Alors c’est toujours délicat de dire à quelqu’un que, selon vous, son projet ne tient pas la route ou n’est pas abouti. Cela n’est judicieux que si c’est bien dit, que si la personne est ouverte à la critique, capable de se remettre en question et d’en tirer profit pour rebondir. Beaucoup de « si ».

Il m’est arrivé que l’on me consulte pour un projet de développement d’activité. La personne arrive avec son énergie et vous déballe tout son projet… Elle vous accorde sa confiance en vous donnant force détails (parfois même beaucoup trop). Et vous, vous ne sentez pas, mais alors vraiment pas son projet.

Alors c’est toujours délicat de dire à la personne qu’elle fait peut-être fausse route, que son projet n’est peut-être pas vraiment un bon projet, que celui-ci a besoin d’être retravaillé…

A défaut d’enthousiasme, trouver les mots justes pour exprimer ce que l’on ressent lorsqu’une personne se livre et vous dévoile son projet peut s’avérer un exercice difficile, même pour un professionnel de la communication.

Lors d’un échange sur ce sujet, j’exprimais cette difficulté, en disant que finalement je taisais parfois mes doutes. Mon interlocutrice était surprise et m’a demandé pourquoi je n’osais pas dans tous les cas jouer la carte de la franchise, puisque c’était dans l’intérêt de mon client/prospect.

Ce à quoi je lui ai répondu que tout était question de dosage d’énergie. Parfois vous sentez que vous pouvez donner quelques pistes de réflexions qui vont montrer vos doutes. Parfois vous comprenez d’emblée que c’est inutile de dépenser trop d’énergie en tentant de mettre votre interlocuteur sur la voie du questionnement. Parfois vous sentez qu’il y a une porte pour que vous donniez votre sentiment et que finalement c’est ce qu’attend votre interlocuteur… mais ce cas là est vraiment plus que rare.

Je ne peux pas dire à quelqu’un que je ne sens pas son projet sans que cela me coûte une certaine énergie (pour trouver les mots justes, pour lui donner des arguments qualifiés, pour le mettre sur d’autres pistes…). Cette énergie est pour moi précieuse et je sais qu’elle ne sera pas toujours perçue comme bienvenue. Alors je dose…